Une petite fille violée en France, pays humaniste autrefois civilisé

France, douce France, cher pays de mon enfance, tolèreras-tu longtemps l’intolérable ?

France, douce France, accepteras-tu longtemps que nos politiques, qui par leur devoir régalien, en échange du Contrat social, ont pour obligation d’assurer la protection des Français, de « tous » les Français, faillissent à leur mission ?

Le droit à la sécurité est un droit constitutionnel fondamental et ce droit n’est plus respecté dans notre pays. La France, dans ce domaine, est tombée de Charybde en Scylla. De lâcheté en compromission ou simplement par indifférence ou par aveuglement, elle a accepté d’abandonner ses valeurs essentielles, intrinsèques, celles que les philosophes du siècle des Lumières de Voltaire à Jean-Jacques Rousseau avaient établies, celles qui étaient un exemple pour le monde entier.

Les politiques au pouvoir ont accepté que des manifestants crient «Mort aux Juifs» dans les rues de Paris, que l’on décapite le professeur Samuel Paty, que l’on assassine Dominique Bernard, enseignant à Arras, que l’on poignarde Agnès Lasalle, enseignante à Saint-Jean de Luz, que Sarah Halimi soit assassinée, qu’une petite fille soit tuée à bout  portant par Mohamed Merah à l’école Otzar Hatorah, qu’Ilan Halimi soit torturé et assassiné par le Gang des barbares etc… La France depuis des années est aspirée dans une spirale infernale que rien ni personne ne semble pouvoir ou vouloir arrêter et chaque jour voit un nouveau déferlement de haine.

Une petite fille de 12 ans a été violée samedi dernier. Alors qu’elle rentrait chez ses parents, 3 garçons de 12 et 13 ans l’ont contrainte à les suivre dans une crèche désaffectée. Ils l’ont insultée, traitée de sale Juive, frappée, menacée d’être brûlée et violée à plusieurs reprises puis ils ont essayé de lui soutirer de l’argent.

Une petite fille de 12 ans a été violée, à l’âge où l’on rêve du Prince charmant, à l’âge de l’innocence. Des garçons de 12, 13 ans, à l’âge où un pré-ado a des pulsions sexuelles, bien sûr, mais des pulsions qu’il rêve de combler avec une jeune fille pour laquelle il a un crush, un coup de cœur, l’ont profanée. Dans ce cas, l’acte d’amour est devenu un acte de haine, la possibilité d’humilier, de faire souffrir, de torturer. Cette petite fille a subi des actes de torture et de barbarie et a vécu l’indicible. Thanatos a remplacé Eros. Un tel basculement des valeurs humaines et des normes est sans précédent. C’est extrêmement préoccupant pour l’avenir de toute une génération, qui a perdu beaucoup de ses repères et de ses  garde-fous et qui sombre corps et âme dans la barbarie.

Comment une telle inversion des valeurs a-t-elle pu avoir lieu ? Bien sûr, ces garçons sont coupables et responsables de leurs actes, mais il est indéniable qu’ils y ont été conduits par l’incitation à la haine et à l’antisémitisme, qui est un délit puni par la loi et par l’exportation du conflit israélo-palestinien. L’endoctrinement de ces garçons (et je ne l’écris pas pour les disculper ou pour amoindrir leur faute car ils sont impardonnables) est responsable de cette tragédie. Ils se sont crus autorisés à perpétrer des actes de torture et de barbarie et des viols parce que certains politiques ont déclaré que les crimes et les atrocités du 7 octobre étaient des actes de résistance légitimes.

Depuis le biberon, les jeunes de certaines communautés ont subi un brainwashing de la part de leurs proches, dans les réseaux sociaux, dans la rue, lors des émeutes et des manifestations, ils ont été abreuvés de propos haineux contre les Juifs qui sont diabolisés, sans que les auteurs de ces diffamations ne soient inquiétés, censurés ou sanctionnés et sans que les associations et les partis politiques qui profèrent de tels propos et qui diffusent une telle haine ne soient dissous.

La faute de cet endoctrinement incombe, en partie, à nos dirigeants politiques qui n’ont pas éradiqué cet antisémitisme lorsqu’il n’était encore que balbutiant, aux médias qui ont relayé les propos inqualifiables de personnalités de certains partis qui incitaient à la haine et au chaos en exportant le conflit Israélo-Palestinien.

Il est important que nos dirigeants soient clairs et intraitable sur ce sujet car aujourd’hui encore une question me laisse perplexe. Pourquoi Emmanuel Macron, Président de « tous » les Français n’a-t-il pas participé à la marche contre l’Antisémitisme du 12 Novembre 2023 ? Questionné à ce sujet, il a répondu qu’il ne souhaitait pas diviser les Français. Je pense au contraire que s’il avait été présent, il aurait rassemblé les Français.

Les Barbaresques. Essai de Catherine Merveilleux

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