Véritable terre de création et de production, la Région Sud accompagne l’intégralité de la filière professionnelle et de l’écosystème régional du cinéma et de l’audio visuel avec un budget de plus de 24 millions d’euros et plus de 1 250 films soutenus depuis 2016. Pour la 77° édition du Festival de Cannes, le nombre de films soutenus par la région s’élevait à 11 dont deux en compétition officielle et un en compétition immersive. Rencontre avec Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, conseillère à la Métropole et vice-présidente à la Région déléguée à la culture et au patrimoine Sud.
Catherine Merveilleux : Le Festival de Cannes est un événement majeur de la Région Sud. Le Monde entier a alors les yeux braqués sur l’événement prestigieux qu’est le Festival de Cannes et la production cinématographique de notre région et de notre pays. Que représente pour vous le cinéma ?
Sophie Joissains : Après un DEA juridique en criminologie à Aix-en-Provence, j’ai travaillé pour une société de production cinématographique à Paris avant de devenir conseillère juridique à la Mairie d’Aix-en-Provence.
C.M. : Ce sont des univers très différents …
S.J. : Pas tant que cela. Dans ces deux univers qui semblent a priori bien éloignés, il est toujours question de l’âme humaine…
C.M. : Quelles sont vos premières impressions pour cette 77° édition du Festival de Cannes ?
S.J. : Il est riche, lumineux, flamboyant. Lors de la cérémonie d’ouverture, Meryl Streep était d’une élégance et d’une bienveillance infinies et Camille Cottin et Juliette Binoche ont d’emblée donné une connotation très féministe au festival.
C.M. : A laquelle, vous adhérez ?
S.J. : Les mouvements tels que #meetoo ont libéré la parole. Ce qui était essentiel dans un univers où la permissivité était devenue systémique. Le thème du consentement que développe le film éponyme Le Consentement tiré du livre de Vanessa Springora est un sujet important. Il est inconcevable qu’une jeune fille fille soit abusée parce que sous emprise. Par contre, je suis absolument favorable à ce que la présomption d’innocence soit préservée car certaines personnes ont vu leur réputation saccagée à tort.Ces personnes ont été traînés dans la boue et lorsqu’elles ont été innocentées, elles n’ont eu qu’une ligne dans les médias pour faire savoir qu’ils étaient blanchis des accusations perpétrées contre elles.Certains n’ont même pas su qu’elles étaient disculpées La présomption d’innocence est un garde-fou incontournable que ce soit d’un point de vue juridique ou éthique.
C.M. : Quels sont les films qui ont été soutenus par la Région ?
S.J. : «Diamant brut » d’Agathe Riedinger, en compétition dans la sélection officielle, « Grand tour » de Miguel Gomez, en compétition dans la sélection officielle, «The Roaming – Wetlands» (« L’errance ») de Mathieu Pradat, en compétition immersive, « Empereur » de Marion Burger et Ilan J. Cohen, « Le fil » de Daniel Auteuil, « Le Comte de Monte-Cristo » d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, « Niki » de Céline Sallette, « Flow » de Gints Zilbalodis,« La mer au loin » de Saïd Hamich Benlarbi, « Animale » d’Emma Benestan et « A son image » de Thierry de Peretti.
C.M. : Quelles sont les conditions pour qu’un film soit soutenu par la Région ?
S.J. : Le film doit être en totalité ou en partie tourné en Région Sud. Si ce n’est pas le cas, la post-production doit obligatoirement être faite en Région Sud. Il faut aussi que la Région soutienne différents genres.
C.M. : D’autres films ont aussi été tournés en Région Sud …
S.J. : Effectivement, notre Région avec son taux d’ensoleillement et ses paysages incomparables attire les cinéastes et les producteurs du monde entier. L’Amour Ouf de Gilles Lellouche avec François Civil, Adèle Exarchopoulos, Mallorz Waneck et The Substance de Coralie Fargeat avec Demi Moore, Margaret Quallet et Hugo Diego Garcia ont aussi été tournés en Région Sud. La Région Sud est une terre de tournages, de création, de culture et de patrimoine.
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