Emma Becker vient de publier son sixième roman intitulé Le Mal joli. Auteur prolifique, Emma Becker a souvent défrayé la chronique, lors de la parution de ses romans érotiques d’autofiction, notamment lors de la parution de La Maison où elle évoquait son expérience de la prostitution à Berlin pendant deux années de 2014 à 2016.
Dans ses précédents romans, l’amour et surtout l’amour physique était omniprésent. Dès le premier intitulé Mr, elle parlait déjà d’amour, d’emprise érotique et passionnelle par le biais d’un double fictionnel et dans Alice, elle analysait déjà son rapport aux hommes. Suivirent alors L’Inconduite son quatrième roman inspiré par la naissance de son premier enfant où elle y parlait aussi de sexe, de ses amours mais aussi de sa séparation avec le père de son enfant. Dans Odile l’été, elle racontait l’histoire de deux amies d’enfance qui découvrent ensemble la sexualité.
Avec La Maison, en ouvrant les portes des maisons closes et en parlant du plus vieux métier du monde avec positivité, elle s’attira les foudres des Féministes mais récolta aussi de nombreux prix et reçut de nombreuses critiques positives. Le roman La Maison fut même adapté au cinéma par la réalisatrice Anissa Bonnefont en 2022 avec Ana Girardot dans le rôle principal.
Vous l’avez compris, Emma Becker est un auteur sulfureux et sans filtre qui s’attaque avec courage à la littérature érotique et qui est reconnu par la critique et le monde littéraire pour son analyse pertinente des relations humaines.
Dans Le Mal joli, son nouveau roman, Emma Becker abandonne tout tabou. Elle regarde en face et dévoile sans complaisance les moments les plus dangereux, les plus intenses et les plus beaux de la vie d’une femme amoureuse et les décrypte avec perspicacité. Elle ausculte le mal joli, cette traversée des plaisirs incandescents et des peines inavouables qui ponctuent un amour interdit. Elle nous relate cette histoire d’amour, ou plutôt nous la fait vivre en temps réel, durant trois saisons : un printemps, un été et un automne.
Trois saisons auprès de l’homme qu’elle aime ou au contraire privée de lui auprès des siens. Trois saisons dans la vie d’une femme. Trois saisons d’extase et de déchirement. Trois saisons où elle est écartelée entre sa passion amoureuse et son amour absolu pour ses deux jeunes enfants. Dans ce nouveau roman, Emma Becker va encore plus loin dans l’écriture de l’intime. Sans filtre et sans hypocrisie, l’auteur nous décrit le mécanisme de la passion. Le roman pourrait d’ailleurs s’appeler anatomie d’une passion. L’auteur dès les premières pages confie que l’écriture du livre est justifiée par le fait que dès le début de cette histoire d’amour, elle a senti qu’elle commençait à lui échapper et que le fait de l’écrire cristalliserait en quelque sorte cet amour, le rendrait immortel et qu’il en resterait ainsi quelque chose de beau et d’indéfectible.
Le livre est par ailleurs une réflexion sur les problématiques de différences de classe entre personnes de milieux sociaux différents et la charge mentale qu’une femme amoureuse éprouve lorsque amoureuse, elle est amenée à délaisser ses enfants qui sont son bien le plus précieux.
Le livre est aussi un questionnement sur les compromis et les choses mesquines déshonorantes qu’une femme amoureuse mariée commet lorsqu’elle vit une histoire d’amour flamboyante et qu’elle ment pour voir son amant.
Une histoire d’amour flamboyante où la passion est parfaitement décrite.
Le mal joli
Un roman de Emma Becker
Chez Albin Michel
Date de parution : 21 août 2024
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