Un pays, qui après avoir persisté dans le déni, semble prendre conscience…

Mon essai Les Barbaresques étant en rupture de stock. Il vient d’être réédité. Il y a dix ans lorsque j’écrivais mon essai «Les Barbaresques», je tirais un signal d’alarme. Dans ce livre sans concessions, j’analysais les différentes raisons d’une recrudescence de la violence chez les Jeunes de notre pays. J’y établissais une liste la plus exhaustive possible des raisons de cette montée inexorable de la barbarie chez les adolescents. Les principaux facteurs répertoriés étaient l’intolérance à la frustration, l’immédiateté, le manque d’empathie pour les victimes, les crispations identitaires et la montée des communautarismes, mais surtout l’aveuglement, l’angélisme et le déni de nos politiques face à la gravité de la situation.

Au lendemain de  la guérilla urbaine qui mit la France à feu et à sang, nos dirigeants tombent des nues :

« Qui avait prévu ce qui allait se passer ? »

Emmanuel Macron

« Il faut d’abord qualifier les événements avant d’en tirer des conclusions »

Emmanuel Macron

« On a besoin de comprendre, de prendre le temps du diagnostic »

Élisabeth Borne

En écrivant ce livre, il y a dix ans j’avais déjà posé le diagnostic et envisagé la suite inéluctable. J’aurais aimé me tromper, mais aujourd’hui à ma grande consternation, cet essai s’avère plus que visionnaire. Dix ans plus tard, les actes de barbarie se multiplient comme le montrent les récentes émeutes, les scènes de guérilla urbaine, les viols, les bébés poignardés, la jeune femme défigurée à coup de tessons de bouteille à Toulouse, la petite Lola sauvagement assassinée à Paris et dont le calvaire est tombé dans l’oubli.

Tous les jours, coups de couteau pour une cigarette refusée ou un simple regard mal interprété se multiplient. Vandalisme, saccages, insultes, coups et blessures et meurtres sont monnaie courante. A Marseille, de nombreux policiers sont actuellement en arrêt maladie et même dans les quartiers, dits résidentiels et privilégiés, on tire en plein jour, sur les passants, qui refusent de se laisser voler leur montre ou leur portable comme cela vient de se passer, il y a deux jours Boulevard Périer, au niveau de la Place Delibes dans le 8° arrondissement.

 Les policiers sont à bout de force et surtout ne se sentent plus la force morale d’enchaîner les heures supplémentaires sans être payés et surtout de se faire insulter sans être soutenus par le président de la République et leur hiérarchie. 
Pendant des années, le pouvoir a mis en place une véritable omerta pour cacher la vérité. Nier des faits aussi graves, c’est faire du négationnisme. C’est cette attitude qui fait tle lit du Front national et des partis extrémistes. Eu égard à l’état catastrophique de notre jeunesse, la seule solution est de prendre des mesures drastiques appropriées. Or comment trouver des remèdes si l’on cache l’état du malade et si l’on n’établit pas un diagnostic clairvoyant et adapté à la situation.

Depuis des années, les gouvernements successifs et les médias lorsqu’il se sont retrouvés en présence de faits qui mettaient en doute leurs propres marqueurs idéologiques ou des réalités qui ne correspondaient pas à leur grille de lecture, à leurs préjugés, à leurs diktats ou à leurs certitudes politiquement correctes, ont diabolisé et traité de fascistes, de racistes, de complotistes, les empêcheurs de penser en rond et brûlé en place publique ceux qui osaient dire la vérité. Ce fut le cas pour Laurent Obertone, qui n’avait fait dans son livre «La France Orange Mécanique» qu’une énumération de chiffres sans même en faire une analyse politique, et de l’ouvrage collectif «les Territoires perdus de la république». écrit sous la direction de Georges Bensoussan sous le psudonyme de Georges Brenner
Or, n’en déplaise à ces négationistes, il existe et c’est indéniable, des barbarescapables de dépouiller les malheureuses victimes d’un accident ferroviaire, de torturer et de violer en bande des jeunes filles dans les cités, de s’attaquer aux policiers à la suite de contrôles ou d’attirer des pompiers dans des guets-appens dans les cités pour les massacrer. Il y a dix ans, j’ annonçais dans mon essai «Les Barbaresques» que persister dans la négation, le laxisme et la permissivité, ce serait provoquer inexorablement à plus ou moins brève échéance, une guerre civile, car une telle situation ne pouvait que faire imploser notre société qui ne pourrait pas supporter que la sécurité la plus élémentaire continue à être bafouée impunément. Nous sommes désormais au cœur de cette implosion, de cette guerre civile annoncée. L’Etat a un devoir régalien, celui d’assurer la sécurité de ses citoyens et il ne l’exerce pas.

Dans cet essai, j’analysais aussi les causes de cette montée de la Barbarie, chez les mineurs, leur perte totale de repères, de distingo entre le Bien et le Mal, les effets pervers d’une idéologie post-soixante-huitarde mal comprise, mais j’apportais aussi 45 pages de solutions pragmatiques et efficaces en 22 points, afin d’y remédier.

Ces mesures sont toujours d’actualité et toujours réalisables. Si nos dirigeants ont une réeelle volonté d’endiguer cette violence intolérable, c’est faisable avec de l’autorité, de la fermeté et surtout en abandonant la victimisation, la culpabilisation, l’excuse de la misère et l’angélisme. Il est temps que nos dirigeants aient la même exigeance avec les enfants dits des quartiers difficiles qu’avec leurs propres enfants car tous les citoyens de France mineurs ou majeurs ont des droits mais aussi des devoirs.

Bref, les yeux des médias et des politiques semblent s’être dessilés ou plutôt, ils ne peuvent plus nier, eu égard aux événements apocalyptiques, qui viennent d’avoir lieu (écoles, mairies et bibliothèques bûlées, commerces vandalisés et pillés, villes saccagées, scènes de gérilla urbaine) que certains jeunes ont désormais perdus tous repères et peuvent tout se permettre, eu égard à l’excuse de minorité et au laxisme de leurs parents. Espérons que nos dirigeants profiteront de cette guérilla urbaine indicible et incroyable pour prendre des mesures drastiques afin que cela ne se reproduise plus car je le répète : Il existe des solutions que j’énumère dans mon essai.

Les Barbaresques

Essai aux éditions Le Jour et La Nuit Presse

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