Cette nuit, Marseille a connu une deuxième nuit de violence et de guérilla urbaine. Les commerces du centre ville de la Cité Phocéenne ont été pillés et saccagés. Des hordes de gamins incontrôlables, souvent mineurs ont, tels Attila, tout saccagé sur leur passage. Selon la CCI Aix-Marseille-Provence, 500 magasins auraient été vandalisés à Marseille et le bilan serait de plusieurs millions d’euros de dégâts.
Ce matin, devant leurs commerces dévastés et vandalisés, au milieu des débris de verre, j’ai vu des commerçants en larmes. La raison de cette guerre civile, de ce déferlement de haine est, selon les émeutiers, la mort du jeune Nahel âgé de 17 ans, tué par un policier, à la suite d’un refus d’obtempérer. Or ce n’est bien évidemment qu’un prétexte car en quoi l’empathie avec la mort d’un adolescent peut elle justifier le fait de piller des commerces, des armureries, de voler des sacs Hermès, des montres de luxe, des Nikes, des bijoux, des smartphones, des fringues de marque ? Cette nuit, c’était Black Friday et Open bar dans les centre commerciaux et les petits commerces de la Cité Phocéenne.
L’outil de travail des commerçants de Marseille, qui ont déjà vécu la période terrible du Covid, qui ont encore du mal à s’en relever et qui espéraient que les soldes leur permettraient de ne pas déposer le bilan, a été détruit. C’est une honte car de soldes, il n’y en aura plus car tout a été pillé ou vandalisé. De tels agissements risquent de diviser la population qui n’est, à la base, pas du tout raciste et surtout qui n’a absolument rien à voir dans la mort de Nahel. Cette population est actuellement en état de choc, en colère et sur le point de craquer.
Il est déplorable que certains politiques aient jeté de l’huile sur le feu et aient allumé l’incendie par des propos regrettables, sans tenir compte de la présomption d’innocence et sans attendre que l’enquête soit close. L’Etat a un devoir régalien, celui de protéger les biens et les personnes et surtout le devoir de ne pas attiser et distiller la haine en tenant des propos inconsidérés et irresponsables. La situation est désormais incontrôlable et l’on peut se demander s’il y a encore un pilote dans l’avion. Les Festivals et les grands événements commencent à être annulés sont annulées. Les transports sont arrêtés à 19h. Les commerçants réclament un couvre-feu.
( Le message des rebelles est explicite: on pille, on vandalise, on fait du trafic de drogue, on refuse d’obtempérer, on ne respecte pas ni la loi, ni les règles et si on ne nous laisse pas le faire en toute impunité, on met le feu à la Ville et à la France. )
Il est urgent d’abandonner un laxisme et une permissivité néfastes. Les Jeunes ne peuvent pas être des électrons libres incontrôlables, qui ne respectent plus les règles et qui obéissent à leurs pulsions les plus primaires. Ils sont victimes d’une intolérance à la frustration et vivent dans l’immédiateté comme je l’ai écrit il y a quelques années déjà dans mon essai Les Barbaresques. Ils ont besoin d’être cadrés et ont besoin d’autorité. Pas de violence bien sûr mais de fermeté. Il est nécessaire que l’autorité, qui est désormais taboue soit restaurée et que les codes, les normes et les valeurs soient inculquées aux Jeunes et leurs parents sévèrement sanctionnés car il est inconcevable que des enfants soient dans la rue à 3h du matin en train de mettre le feu et de vandaliser.
Marseille est historiquement une ville qui incarne un pluralisme cosmopolite, une ville de melting-pot. Ces émeutes ne peuvent que creuser un fossé qui n’existe pas entre les populations. Certains de nos concitoyens pensent à s’armer et pour se défendre, eu égard au fait que l’Etat manque à son devoir régalien le plus élémentaire, celui de les protéger. Un pays qui laissent brûler ses écoles et ses bibliothèques est un pays en grand danger. nous sommes en train de sombrer dans le chaos et la Barbarie.
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L'auteur
Catherine Merveilleux
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Catherine Merveilleux est la Rédactrice en chef du Magazine Le Jour & La Nuit depuis la création du média en 1996. Philosophe de formation, elle a longtemps enseigné avant de créer Le Jour & la Nuit. Libre et indépendante, elle n’est inféodée à aucun parti et analyse ce qu’elle constate sans aucun préjugé. Ennemie de la Pensée unique, elle rend compte à ses lecteurs en toute impartialité et en toute objectivité des événements auxquels elle a assisté avec pour unique objectif de ne pas travestir la vérité. Elle est l’auteur de deux romans et de plusieurs essais. Passionnée d’information et de culture, elle a à cœur de faire partager à ses lecteurs son amour du cinéma, de l’art, de la gastronomie et de la fête. Loin du bashing ambiant, elle s’efforce de montrer tout ce qui est est beau à Marseille, cette ville au potentiel incommensurable qui ne demande qu’à se révéler.
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